Le Blog d'un retraité

27 novembre 2009

Les régionales de 2010: de la fumée sans feu

Classé dans : Râleries — Mots-clefs :, , — admin @ 16 h 27 min

Je râle à propose de la campagne pour les élections régionales de l’an prochain.

Comme tout le monde le sait, elles auront lieu les 14 et 21 Mars 2010 et permettront de renouveler les 26 conseils régionaux de métropole et d’outre-mer.

Vous trouverez ici un résumé sur les conseils régionaux:  mode de scrutin, l’état de préparation des différents partis en vue de ces élections, et la situation des différents conseils régionaux. Lors des élections de 2004, le Part Socialiste avait raflé la totalité des conseils régionaux de la métropole, à l’exception de la Corse et de l’Alsace.

Les compétences des régions

Pour simplifier, les compétences des régions sont les suivantes (les régions d’outre-mer peuvent avoir des compétences plus larges):

  • lycées/apprentissage
  • formation professionnelle
  • développement économique et emploi
  • transports régionaux
  • planification

Ces compétences sont très précisément fixées par la loi de décentralisation, c’est dans ce cadre d’ailleurs que l’état finance partiellement les conseils régionaux par des reversements de crédits provenant du budget de l’état, qui s’ajoutent aux ressources propres des régions obtenues par l’impôt local.
Pour le citoyen électeur lambda, il me semble que la préoccupation la plus importante pour ce scrutin est de savoir ce qu’on va faire de ses sous et deuxièmement si ce qu’on va faire avec correspond à l’idée qu’il se fait de ce que doit être la politique régionale pour ces 5 compétences: quelle formation initiale, par alternance et professionnelle ? Quelle stratégie de développement économique convient à sa région et fournira des emplois , et lesquels, quelles infrastructures de transport (routes, autoroutes, voies ferrées…) en vue de soutenir le développement planifié? Enfin bon, je simplifie.
Encore faudrait-il que les candidats s’expriment sur ces sujets…

Que vois-je pour le moment?

À droite, le seul axe de communication actuellement exprimé, c’est la politique de sécurité: sans papiers, protection des personnes et des biens. En vrac les caméras de vidéo surveillance (qui sont d’ailleurs à la charge des communes ou des entreprises) l’augmentation des effectifs de la police et de la gendarmerie qui vont être augmentés (ce qui est faux, ils vont baisser). La seule réforme dont on pourrait penser qu’elle est dans le domaine dont on parle, c’est celle des lycées. Malheureusement, il ne s’agit pas des investissements en locaux ou en équipements, puisque cela relève des régions, alors qu’on sait que en réalité il s’agit de permettre la baisse des effectifs d’enseignants en supprimant ou allégeant certains enseignements. Tout cela est bien sûr pure démagogie. La droite veut reprendre les commandes des régions, mais elle n’a rien à dire pour le moment sur la question; ce qui laisse craindre que leur gestion des territoires serait purement idéologique.

Et à gauche?

À gauche, bien qu’elle dirige la quasi totalité des régions, il vaut mieux ne pas tirer sur l’ambulance. Car les pauvres socialistes ne s’expriment pas sur grand chose en public dans les médias accessibles à tous. Par contre, il existe la position officielle du Bureau National du PS et un rapport de la convention nationale du 10 Octobre sur les territoires . Des documents intéressants, mais quand on entend s’exprimer les dirigeants présents dans les médias, c’est sur un autre domaine sur lequel je préfère me taire. D’ailleurs, à part Martine Aubry qui est de corvée permanente pour prendre des claques en public (combien son papa, Jacques Delors, un ancien grand président de la Commission de Bruxelles, doit être désolé de voir ça) , et Ségolène Royal qui ne loupe pas une occasion de mettre de l’huile sur le feu pour son seul intérêt, et quelques jeunes loups aux dents raclant le parquet, les autres sont plus malins, ils se planquent au fond du terrier, ils gardent leur langue pour les débats en région. On ne peut pas leur donner tort, c’est là qu’ils travaillent et font (ou pas) la preuve de leur compétence.
L’extrême gauche, j’aime autant me taire, les régions ils s’en foutent, quand ils sont élus grâce à la proportionnelle, ils ne participent pas vraiment au travail des régions, et ils s’abstiennent systématiquement et courageusement sur quasiment tous les votes, puisque les domaines sur lesquels ils aimeraient des changements ne sont pas du domaine des régions. On se demande pourquoi ils présentent des listes, à part pour les incantations. (Pour ceux qui me connaissent, faites ce que je dis, ne faites pas ce que j’ai eu fait)
Le plus fort c’est que les français ne sont pas nécessairement passionnés par les débats politiques sur les territoires; mais que par ailleurs, comme on les informe peu sur les enjeux territoriaux, ils n’ont pas vraiment les outils pour participer à un débat citoyen dans ces domaines cruciaux que sont le planification, la croissance durable…

Les écologistes ?

Les seuls qui pourraient tirer les marrons du feu, car sur la majorité des compétences régionales ils ont des choses à dire, ce sont les écologistes. Mais les disent ils? Avec quelle lisibilité? Avec quelles alliances diriger des régions? Vont-ils être capables de rester raisonnables en matière de croissance des budgets des régions (là je suis plus que réservé, ils ont toujours une nouvelle taxe à dégainer)
Au moins, la plupart des candidats élus siègent dans les assemblées, il n’y a pas trop d’absentéisme, bon les électeurs sont pas loin ça se verrait, et il n’y a pas trop de kilomètres à faire. Et il se pourrait qu’on puisse racler au passage quelques pépettes pour sa commune ou son canton, ce qui peut apporter des voix aux élections locales. Mais tout ça ne fait pas de la saine politique, des types qui se réveillent quand il y a des sous à racler pour leur petit coin…
Bon ne vous inquiétez pas trop, pour les élections au Parlement Européen, c’est bien pire. À de rares exceptions près, les députés européens français sont d’une incompétence en matière européenne qui fait s’esclaffer de rire les représentants des 26 autres nations… Finalement la plupart d’entre eux préfèrent ne plus venir, surtout en commissions où leur transparence est encore plus facile à voir. Rachida Dati en commission, ça doit valoir son pesant d’hexomyl. Attention, il y a eu quand même de grands européens parmi nos députés: Jean François Deniau, Michel Rocard, Claude Cheysson, Michel Barnier (qui vient d’être nommé ce jour Commissaire européen au Marché intérieur ) pour ne citer qu’eux. C’est Simone Veil qui le raconte elle même dans son bouquin « une vie » qui vient de sortir (Le Livre de Poche N°31393, 7,50 €), à propos de son expérience de Présidente du Parlement Européen.
Bon allez, au prochain coup de rogne du râleur.

6 commentaires

  1. Et quand tu vois Cohn Bendit se rapprocher du Modem, j’avale un anti dépresseur

    Qui a dit »élections,piège à cons?

    Ne pas oublier cependant qu’Hitler a été élu à 35%

    Je suis désespérée

    Commentaire par Bori Baras — 27 novembre 2009 @ 19 h 50 min

  2. On a parlera Dimanche, parce que c’est pas simple.. La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas.

    Commentaire par admin — 27 novembre 2009 @ 20 h 46 min

  3. On n’en n’a pas vraiment parlé, alors je réponds ici. Si on veut gagner une région, il faut bien que la gauche traditionnelle, le PS, fasse des alliances. Avec qui? Idem pour les écologistes. Et pour le Modem. On pourrait imaginer que la stratégie consiste à trouver un « programme commun » régional, pour pouvoir négocier les alliances pour chacune des régions. Ces alliances pourraient d’ailleurs être variables en fonction des rapports de force régionaux. En toute hypothèse, tu vas me traiter de je ne sais pas quoi, mais s’il y a des centristes modérés prêts pour un vrai travail de terrain commun sur des objectifs définis, je ne vois pas pourquoi il faudrait rejeter leurs compétences. Ça ne signifie pas que tout le monde couche avec tout le monde.
    Mais ça c »est la théorie. En pratique on met les potes à des places éligibles sur la liste, comme aux Européennes, on n’explique rien à l’électeur, et ensuite on pleure parce qu’il s’abstient , alors qu’on ne lui a rien expliqué durant la mandature.

    Commentaire par admin — 30 novembre 2009 @ 17 h 31 min

  4. Et voilà à quoi tu pensais le jour de mon anniversaire ! Aux Régionales !
    D’ailleurs, sait-on de quel bord du PS est martin Malvy ? Est-il ce qu’on peut appeler un « baron » du P.S. ?

    Commentaire par youyou — 5 décembre 2009 @ 19 h 17 min

  5. bonjour,

    concernant les présidents de régions

    Mon président de région ? Connais pas…

    Par TF1 News (D’après agence), le 08 décembre 2009 à 06h36, mis à jour le le 08 décembre 2009 à 06:51

    Plus de 70% des Français sont incapables de citer spontanément le nom du président de leur région, selon un sondage LH2.

    A quelques mois des élections régionales, un sondage LH2 pour France Bleu et le syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) révèle que moins de trois Français sur 10 (29%) sont capables de citer spontanément le nom du président de leur région. 6% citent un autre nom et 65% ne donnent aucun nom. Au final, en ajoutant les 34% des Français qui se souviennent du nom de leur président de région après citation, 63% des personnes interrogées connaissent le responsable de leur exécutif régional.

    Parmi les présidents les plus connus, on retrouve naturellement en tête la présidente PS de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, avec 85% des habitants de sa région la citant spontanément. Elle est suivie par Georges Frêche (divers gauche) en Languedoc-Roussillon, 60%) et les socialistes Martin Malvy (Midi-Pyrénées) et Michel Vauzelle (PACA) qui se partagent la troisième position, à égalité, avec 41%. En queue de peloton, François Bonneau, président PS de la région Centre, n’est cité que par 7% des habitants de sa région.

    S’agissant de la couleur politique de leur région, 63% des personnes interrogées ont donné une réponse exacte, un résultat « qui peut être relativisé », selon LH2, dans la mesure où seules deux régions métropolitaines sur 22 sont à droite. Quant au critère « le plus déterminant » pour leur choix pour les prochaines élections régionales, 45% des personnes interrogées disent qu’elles se détermineront en fonction de la situation sociale et économique. Un quart seulement (25%) prendra principalement en compte le bilan du président sortant de la région et de sa majorité. Enfin, pour 20%, le choix sera avant tout fondé sur la politique menée par le gouvernement.

    Enquête réalisée par téléphone du 30 octobre au 28 novembre auprès de 5100 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, élaboré selon la méthode des quotas.

    un article parmi tant d’autres sites de journalisme

    Commentaire par philou — 8 décembre 2009 @ 10 h 26 min

  6. Merci de ton commentaire… en forme de complément d’information. J’ai aussi entendu cette information sur FR3 ou A2 ce midi. Pour moi c’est navrant, et donne raison à ceux qui ont tort, c’est à dire les partis qui ne font pas leur campagne sur des thèmes pertinents par rapports aux pouvoirs dévolus aux régions. Mais en même temps, les électeurs agissent en fonction des informations qu’ils reçoivent. Et les grands partis, comme les petits, ne communiquent que sur la politique nationale. C’est aussi le cas des élections au parlement Européen: beaucoup d’abstention, méconnaissance des institutions et de leur fonction, et là en plus les députés européens français sont incompétents et pas motivés dans leur majorité. Loin de moi l’idée de sous estimer le rôle de le Politique au sens noble (ou pas) dans le fonctionnement de la démocratie. Mais normalement, en régionalisant la france, le but était quand même de rapprocher la politique des citoyens, sur une problématique plus proche de leur vie quotidienne.

    Commentaire par admin — 8 décembre 2009 @ 16 h 24 min

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