Le Blog d'un retraité

4 avril 2010

Arnaldur Indriðason

Classé dans : Lectures, Personnel — admin @ 16 h 06 min
Arnaldur Indriðason

Arnaldur Indriðason

Après avoir consacré quelques jours à Marie Ndiaye et son roman « Trois femmes puissantes« , je suis passé à toute autre chose avec Marc Levy et « La première nuit« . Bon je voudrais pas faire le snob intello, mais autant Trois femmes puissantes était d’une écriture complexe, suivant sans doute le fil de la pensée africaine, autant le Lévy est d’une écriture qui fait le best seller de l’été, en fait une base pour le scénario d’un film à venir. Ça occupe le retraité un bon petit moment vu le pavé.  Mais bon, Danièle ma moitié voulait m’offrir un livre, et une cliente chez le libraire lui a conseillé « La femme en vert » de Arnaldur Indriðason. Elle m’a fait découvrir une pépite, je suis d’ailleurs sans doute le dernier à faire cette découverte, car les livres de cet islandais au nom imprononçable sont très connus des fans de roman policier noir.

Des romans Islandais

Il paraît qu’il n’existait pas de roman policier islandais avant Arnaldur. Il semble que les islandais pensaient que leur petit pays était si peu intéressant et surtout que la vie qu’on y passe est si douce et dénuée de violence que probablement il n’y avait pas de police, et encore moins de police criminelle. Les seules violences qui s’y déroulent sont celles de l’hiver et les disparitions d’humains ne peuvent venir que de là.

Il faut dire que l’Islande est un pays étrange: 6 fois plus petit que la France métropolitaine, et peuplé de 320 000 habitants, soit moins que le département du Tarn. Les natifs n’y  ont pas de nom, seulement un prénom, et en plus pas chrétien la plupart du temps. Si on aime la nature et qu’on s’appelle Chêne, on peut appeler son fils Sorbier, et s’il y a un autre M. Sorbier dans l’île, on l’appelera Sorbier fils de Chêne. C’est comme ça que notre auteur avait un père nommé Indriði G. Þorsteinsson et que donc le fils s’appelle Arnaldur Indriðason, s’il a une soeur son « nom » serait Indridadötti. Rien que ça, un pays où les gens n’ont pas de nom ne peut pas être foncièrement mauvais.

Comme il est souvent de règle dans les romans noirs d’un même auteur, il y a des personnages récurrents. Erlendur, le commissaire célibataire et solitaire, généralement vêtu de vieux vêtements plus ou moins propres, Sigurdur Oli, son adjoint tiré à quatre épingles formé aux États Unis et méprisant les crimes à l’Islandaise, sans intérêt autre que psychologique, et Elinborg, l’adjointe minutieuse et souvent angoissée par les enquêtes.

La Cité des jarres

La cité des jarres

La cité des jarres

Dans « La cité des jarres« , on se trouve dans une Islande de froid, de tempête de pluie, avec un mort méprisable: violeur, pédophile, une crapule. Mais qui a fini par avoir sa peau… ?  Une ancienne victime peut être, mais est-ce aussi simple? Dans les bourrasques glacées de l’Islande, nos trois flics mènent une enquête tortueuse.

La femme en vert

La femme en vert

La femme en vert

Le commissaire la cherche intensément (j’allais écrire « frénétiquement » mais rien n’est plus étranger à Erlendur que la frénésie) « La femme en vert » qui vient se poser régulièrement près de vieux groseilliers. Près des quels une petite fille, le jour de l’anniversaire délirant de son frère a trouvé un os humain à sucer. Violences familiales, secrets familiaux, archéologues exhumant ce squelette comme s’il s’agissait de la dépouille d’un pharaon, souvenirs de la présence américaine sur une ancienne base… Erlendur se démène pour sauver sa fille Eva Lind, droguée ou pire, qu’il a abandonnée ainsi que son frère et leur mère après un mariage irréfléchi il y a vingt ans et jamais revue depuis. Qui est cette femme en vert ? Quel a été son rôle dans l’histoire qui a amené ce cadavre dans cette terre, et d’ailleurs, qui est ce cadavre vieux d’au moins 70 ans ?

La voixlavoix

Gudlandur, portier et accessoirement Père Noël  a été découvert assassiné, le pantalon sur les pieds, dans une cave d’un grand hôtel de Reykjavik où il travaillait. Pour le directeur de l’hôtel, sa mort n’est qu’une source d’ennuis. Le commissaire Erlendur, lui, assailli par ses souvenirs d’enfance, veille aussi sur sa fille, Eva, toujours sur le point se retourner à la rue, la drogue… Au point que l’idée de passer Noël seul chez lui lui répugne et qu’il semble qu’il va passer les fêtes dans une chambre de l’hôtel. Et quelle est « La Voix » qui attiré en Islande ce riche anglais qui s’avère être pédophile, collectionneur de disques de voix d’enfants, et d’enfants aussi sans doute? Décidément cet hôtel est un véritable  être vivant, toutes les turpitudes s’y seraient elles déroulées ? C’est en déroulant les fils complexes d’une vieille histoire de famille que la vérité sortira de la cave de l’hôtel. Où la voix gisait avec une capote usagée. Et un costume de père Noël.

Pour le moment ce sont les 3 seuls romans de Arnaldur Indriðason que j’aie lus, le temps de trouver les autres et je suis à vous…

Ces romans paraissent aux éditions « Points » en livre de poche, mais en nouveautés ils sortent pour le moment aux éditions « Métailié ». Les 3 romans ci-dessus sont donc sortis en poche chez Points. Il en existe 3 autres chez Métailié: L’homme du lac, Hypothermie, Hiver arctique. Mais ils sont peut être aussi parus en poche ensuite. Et il y en a peut être d’autres qui ont été traduits depuis.

Vous trouverez plein de références sur internet. D’abord sur Wikipédia. De nombreux blogs de lecteurs, comme celui-ci ou celui-là commentent ses ouvrages de façon très personnelle. Des sites à vocation culturelle comme comme Evene.fr contiennent des informations d’ordre biographique, bibliographique, et évènementielle.

Arnaldur Indridason

Arnaldur Indridason

Ben me revoilà…  Ça devient une addiction, mais c’est moins grave que la clope ou le whisky! J’ai rajouté deux romans de la saga irlandaise à mon palmarès, dont voici les présentations

L’homme du lac

Un corps est retrouvé dans le lac de Kleifarvatn qui est en train de se vider tout seul sans qu’on lui demande rien. Plus précisément un squelette au crâne défoncé , et auquel est accroché un appareil radio de transmission d’origine russe. L’intrigue se passe de nos jours, mais l’appareil date des années 60, à la

L'homme du lac

L'homme du lac

grande époque de la guerre froide, où les USA entretenaient d’importantes installations en Islande et où tous les espions du monde se faisaient face en Islande. Le commandant Erlandur va devoir dépêtrer tout ça. Son fils Sindri Snaer débarque dans sa vie alors qu’il ne l’a pas vu depuis des années, et sa fille quitte sa cure de désintoxication, Erlandur se résoud, à tort sans doute, à l’idée qu’il ne peut rien pour elle.

Affaire d’espionnage, ou affaire de cœur, on découvre progressivement que la vie suit parfois des fleuves torrentueux. « Heureux ceux qui n’ont pas vu et ont cru » murmura Erlandur, et ses mots s’envolèrent par-delà le lac, emportés par le vent du nord.

Hypothermie

Maria est retrouvée pendue à une poudre dans sa maison au bord du lac. Une enquête rapide pourrait conclure à un suicide, mais notre commandant Erlandur ne sent pas les choses. Il s’aperçoit que Maria fréquentait les voyants, était obsédée par la vie après la mort et était abattue par la mort de sa mère deux ans auparavant. Bourru et lui même obsédé par le deuil et la disparition précoce de son jeune frère sur le mont Hardskafi, Erlandur ne peut pas se satisfaire d’un simple suicide.

Le roman se déroule en plein été, où le soleil ne se couche pratiquement jamais. Erlandur déteste cette lumière obsédante, et vit dans son appartement les rideaux fermés, un verre de chartreuse à la main quand il se penche sur l’un de ses ouvrages sur les disparitions en Islande.

Sa fille Eva Lind ne se contente pas de renouer des liens avec son père, mais elle essaie aussi de faire renouer les fils entre ses parents séparés depuis 20 ans. Erlandur devra bien un jour se séparer de ses vieux démons qui l’accablent dans sa solitude.

Hypothermie

Hypothermie

Debout devant la maison abandonnée qui avait autrefois été son foyer, … il fixa longuement les flancs de la montagne. Il avançait à grands pas, cerné par le silence de la nature qui s’était endormie pour l’hiver. Bientôt il avait disparu dans la brume glaciale.

8 commentaires

  1. C’est la première fois que je vois le nom d’Indridason gratifié d’un « d » aussi exotique, et légitime, je n’en doute pas ! Bravo.
    Jusqu’à ma découverte de la Cité des Jarres, l’Islandais que j’avais approché le plus était Fjordur, et si vous voulez vous remettre de la noirceur d’Arnaldur, payez vous une tranche avec la bande de Groënlandais qui entoure notre Islandais exilé.

    Commentaire par Mélécasse — 10 avril 2010 @ 22 h 01 min

  2. Pas eu le temps de valider, ni de laisser mon pseudo, Mélécasse; ni de finir mon texte, d’ailleurs…avant d’aller me faire modérer

    Commentaire par Mélécasse — 10 avril 2010 @ 22 h 05 min

  3. Vite, le nom de l’auteur groënlandais : Iorn Riel. ( Il est danois. ) Encore une île, mais vue sous cet angle, elle n’engendre pas la mélancolie. Recommandation absolue ! Et il y a même une ( une seule ) adaptation B D.
    Voilà que depuis mes tentatives de l’autre jour j’ai lu La femme en vert, rencontrée dans la bibli d’un copain à la faveur des vacances de Pâques; jusque là je n’avais lu que La cité des jarres, mais j’ai encore plus aimé celui ci, surtout le récit en direct qui nous est livré en douce au fur et à mesure que le commissaire Arnaldur poursuit ses recherches.
    Grosse concurrence pur le Commissaire Wallander, que j’ai momentanément confondu avec Arnaldur, alors qu’il est suédois, création de Henning Mankel, un auteur plus ancien qu’Indridasson. Leur point commun était leur solitude, (femme divorcée) et leur fille

    Commentaire par Mélécasse — 28 avril 2010 @ 16 h 18 min

  4. Il y a eu une adaptation télé cet hiver, avec un très chouette acteur, Kenneth Brannagh, qui joue dans Shakespeare d’habitude, et je n’arrivais pas à croire que c’était la vraie Linda, la fille de Wallander, car dans le livre, elle est loin d’être aussi délicieuse que dans le film. Sans être aussi calamiteuse que Eva Lind, celle de Erlendur (pardon, précédemment j’ai dit Arnaldur), Linda n’était pas vraiment un cadeau – au début en tout cas.

    Commentaire par Mélécasse — 28 avril 2010 @ 16 h 28 min

  5. Je viens de rajouter les présentations des deux derniers romans que j’ai lu ce mois ci, l’homme du lac et Hypothermie. Bonne lecture.

    Commentaire par admin — 28 avril 2010 @ 18 h 09 min

  6. Voilà, pour répondre à Mélécasse, comme j’étais à portée d’une bonne librairie à Pau, j’ai fait provision de bonne lecture sur tes conseils, et je me suis payé deux romans de Henning Mankel. Ce qui me permettra quand je les aurai lus de vous ennuyer avc mes commentaires oiseux. Pendant ce temps mon dernier me fait des commentaires sur le constructivisme allemand, j’espère que du coup il ne paraîtra pas pour un pédant aux yeux du jury demain…

    Commentaire par admin — 3 mai 2010 @ 17 h 52 min

  7. Marie N’Dyaie n’a rien d’Africain sinon son géniteur. Elle est de culture totalement française. Ce sont ses propos.Par contre à part que son écriture est difficile (elle l’est dix fois moins que dans ses livres précédents ….)tu ne nous dis pas si tu as aimé …
    Est ce que tu as mis ta critique de « Kafka sur le rivage » sur ton blog ? Tu devrais, elle était excellente.

    Commentaire par Pan — 19 août 2010 @ 11 h 52 min

  8. Pour Marie N’Dyaie en raison de son nom je n’avais pas cherché à approfondir ses origines…Et comme les femmes dont il est question dans son livre sont africaines… C’est vrai qu’elle n’a vu son père Sénégalais que 3 fois dans sa vie, et il y a longtemps. Du coup je suis allé jeter un œil sur sa bio sur wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_NDiaye
    Quant à la « critique » de Kafka sur le rivage, elle est sur le blog, j’y ai consacré un article qui est ici: http://amorizur.free.fr/blog/?p=251#more-251 . Le texte est le même je crois que celui que j’avais transmis directement à Mercédes. Je ne sais pas si « excellente » est le mot pertinent, mais j’avais eu
    du plaisir à l’écrire. Ça n’a pas excité les foules: il n’y a aucun commentaire à cet article.

    Commentaire par Le retraité — 19 août 2010 @ 14 h 12 min

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